Dans beaucoup de métiers à responsabilité, dans les transports collectifs en particulier, il est tout à fait acceptable que le conducteur ou le pilote soit surveillé électroniquement ou informatiquement afin de détecter soit un état de manque de vigilance, d'endormissement ou de perte d'attention, soit au contraire, un état de sur excitation, une regard fixe ou un excès de nervosité. L'absence de réaction à des stimulus, l'oubli de confirmation d'un ordre ou d'une indication, le non respect d'une procédure verbale ou gestuelle, sont autant d'indicateurs qui peuvent dans certains cas, déclencher des pré alertes, alertes et finalement des alarmes pouvant aller jusqu'à l'arrêt du véhicule, lorsqu'il est terrestre, ou à l'information d'urgence des services de guidage et de secours.
La procédure dite de "l'homme mort" est ainsi systématiquement appliquée sur les trains, les métros, et plus généralement les véhicules guidés. Des équivalents existent dans l'industrie, lorsqu'il s'agit d'utiliser des machines complexes et dangereuses, sur des chantiers.
Il s'agit là de cas où les risques physiques sont considérables : un désastre matériel est possible, capable d'entrainer un désastre humain. On remarquera par ailleurs que de plus en plus, nous en avons d'ailleurs conçu quelques uns, les systèmes chargés de travailler dans les domaines à risques, en vidéo surveillance, alarmes incendie, gestion des équipements et gestion des accès, la plupart des logiciels de gestion et d'expression visuelle et sonore des évènements comportent des fonctionnalités de contrôle de la vigilance et d'analyse des réactions des opérateurs.
La question qui se pose alors est la suivante : peut-on et doit-on appliquer des méthodes de suivi de la vigilance pour les individus exerçant des professions à hauts risques non physiques ?
Deux écoles de pensée vont bien évidemment se rencontrer : celle des tenants du laissez faire qui vont promouvoir la liberté de chacun de gérer son propre état, et ceux qui voudront au contraire équiper tous les postes de travail de détecteurs de présence, d'humeur et de réactivité.
Technologiquement, notre projet "Sress It OiD" est un héritier des systèmes d'observation de la vigilance, mais, nous pensons fermement, autant pour des raisons éthiques que pratiques, qu'il doit être perçu comme un compagnon plutôt que comme un surveillant.Toutefois, on peut se demander se qui se passerait si l'on équipait les salles de marchés des banques : verra t’on moins de crashs financiers, moins de crises de nerfs, les bourses mondiales reviendraient elle à un mode de gestion plus apaisé ? Cette perspective souriante n'est pas pour demain, mais peut être, un jour ...