EndoScaphes

Explorateurs ultimes.

Imaginons maintenant un petit objet comportant une micro-caméra, ou deux, travaillant avec une définition fine de l’ordre de 8 mégas pixels dotée un éclairage fourni par une led pas trop chaude.

Complétons par une transmission de signal en RF à moyenne fréquence et une puce d’identification.

Encapsulons le tout dans une carlingue en composites, comestibles au cas où, qui devra être résistante aux acides, tout en restant assez légère pour dériver dans un fluide.

N’oublions pas un dispositif d’orientation afin de prendre les clichés dans la bonne direction, de pouvoir s’arrêter un instant pour profiter du paysage et donnons-lui assez d’autonomie pour fonctionner au moins 48 heures. Les dimensions seront réduites, très réduites, presque jusqu’à disparaître ?

Héritage de la SF !

Non, disons que l’encombrement acceptable sera celui d’une gélule. Nous pouvons d’ores et déjà tabler sur beaucoup plus petit, de l’ordre d’un agrégat de cellules dans quelques années.

Le génial Isaac Asimov en avait rêvé, au point d’accepter d’écrire un roman, non avec ses idées, mais d’après un film pensé par des scénaristes Hollywoodiens, Bixby & Klement.

Dans « Le voyage fantastique » sorti peu après le film, il envoie un éminent neurologue, le Docteur Duval (?) sa ravissante assistante, un marin intrépide et un médecin saboteur, explorer les tréfonds cérébraux d’un scientifique soviétique, victime d’une thrombose.

Le projet consiste à pulvériser le caillot de sang au laser, sans se faire dévorer par les globules blancs du rouge passé à l’ouest.

Par un procédé dont le patient est l’un des instigateurs, l’équipe de secours est réduite à quelques portions de millimètres, sous-marin d’intervention compris et entame son périple, gagnant après moult rebondissements.

Si divertissant et passionnant qu’ait été le roman, paru en 1966, puis réécrit en 1985, le grand Isaac se savait, pour des raisons de conservation de masse et de problèmes liés aux interactions atomiques, hors des sentiers usuels de la science.

L’idée d’explorer le corps humain de l’intérieur, sans avoir à en retourner les tissus, ni à l’ouvrir en grand, a inspiré des générations de médecins chercheurs, aboutissant à la création d’outils d’endoscopie performants, non perforants.

Nombre d’opérations se font avec la plus grande discrétion morphologique, ne laissant que de petites traces et limitant les délais d’immobilisation.

Nanotilus, en chapelets ...

Une nouvelle étape est maintenant franchie, recopiant point à point, le scénario du "Voyage fantastique", à un petit détail près, les opérateurs restent à l’extérieur du patient.

Avec le micro sous-marin, il suffit de l’avaler et de le laisser faire son travail pour voir le fonctionnement d’un système digestif.

Nous sommes à l’époque des scanners, des échographies, des caméras endoscopiques. Quelle est la motivation à ajouter un si petit outil à la collection disponible ?

Les Endoscaphes© d’exploration possèdent l’aptitude à aller prendre des clichés à la demande, sous différents angles.

Equipons-les d’un harpon, ou d’une ancre pour les plus délicats, ce qui autorisera des prises de vues en fonction d’une séquence de temps : digestion, mouvements, le grand avantage sera de suivre le patient pendant une activité.

Cette possibilité ouvre des perspectives d’évolutions pour l’observation de nombre de phénomènes biologiques liés ou non à des pathologies : développement des embryons, dégradation des poumons de fumeurs en time-laps, digestion des bovidés, sans oublier les activités sportives.

Enfin, c’est sans doute le plus important à terme, quitte à ingurgiter un sous-marin, autant en prendre plusieurs, chacun ayant une spécialité.

Outils de découpe, cautérisation, ponçage et polissage, injections de médicaments, placement de charges métalliques pour des radiothérapies, nous imaginons un avenir brillant pour l’endo-médecine.