Patch E Lab

Mieux qu'un pansement, presque un labo

Plutôt qu’interne et mobile voici une nouvelle famille de capteurs fixes et externes. Les berniques des cyber-soins vont associer plusieurs fonctions de tests, de mesures et de traitement, sans oublier la communication.

 

L’être humain est globalement étanche.

On ne trouve pas moins de nombreux échanges intéressants entre sa surface et ce qu’il se passe à l’intérieur. La transpiration est un mode d’expression informatif si l’on sait en percevoir le débit, la température et la composition.

Inversement, envoyer des substances à travers le derme est une bonne méthode pour expédier des principes médicinaux dans l’organisme, sans avoir à en passer par une piqûre, souvent perçue comme une intrusion douloureuse.

Les injections sont expéditives et en prise directe, mais, à moins de placer une perfusion, ou une chambre d’injection sous cutané, qui n’évite pas la perforation, il est difficile d’injecter des doses contrôlées.

Le système digestif a pour lui d’être la plupart du temps indolore, mais du fait même de sa fonction il détruit une bonne partie de ce qui est ingéré, d’où de multiples précautions, couches de protections plus ou moins nocives, entourant les molécules utiles. On pourrait imaginer d’adopter d’autres méthodes.

Les volailles sont vaccinées via leurs yeux par projection d’un spray actif. Plusieurs projets se proposent de les faire passer par des tunnels, baignant dans des nuages oculaires portant des nanos gouttelettes de principes actifs.

Les qualités de ces nouveaux aérosols permettront d’économiser de la substance et de délivrer les dosages précis, tout en économisant des accessoires et des manipulations.

Les poules ne portent pas de lunettes et ne font pas de manières quand il s’agit de vaccinations, contrairement à la plupart des êtres humains.

La diffusion percutanée, découverte récemment et par hasard, vers la fin des années 1970, en observant la diffusion d’un composant euphorisant d’un patch de soin dermique dans les organismes traités, est souvent associée au sevrage tabagique.

L’augmentation du nombre d’applications et la meilleure maîtrise de ses effets la font considérer comme porteuse d’avenir. Elle permet de laisser le patient vivre sans l’angoisse de la piqûre et de ne pas l’encombrer, tout en lui instillant les doses nécessaires de façon progressive.

Beaucoup d’avantages et peu de défauts, du moment que le patch reste fixé au patient, plusieurs heures ou quelques jours, il est bien accepté et n’est pas contrarié par des principes de vie ou prérequis culturels.

La sophistication et l’augmentation de son coût unitaire par rapport à un patch passif, devraient être compensées par les gains opérationnels et la qualité des soins.

Un "Patch E Lab", sera la version numérique du croisement entre le micro-labo et le patch.

Elle sera intelligente au sens que l’on accorde aux objets dotés d’un processeur et d’une programmation leur permettant d’accomplir des actions en fonction du contexte.

Outre une unité de calcul, de la mémoire et une alimentation électrique embarquée, elle disposera des connexions pour capter les variations d’états de son porteur, réguler ce qui est administré, enregistrer les actions et échanger les données.

C’est ici que l’on retrouve les nanotechnologies, pour la production des aiguilles d’analyse revêtues de réactifs. Elles permettront de détecter la composition de la transpiration, leur extrême finesse les rendra pratiquement indolores lors de la pose et sans effet pendant la durée de l’utilisation.

Le patch connecté sera un outil polyvalent.

Comme collecteur de données il fonctionnera dans le sens du patient au patch. Il favorisera le sens du patch au patient pour distribuer des substances, sans oublier l’indispensable liaison du patient au praticien.

Le réapprovisionnement des substances et le nettoyage se feront de la même façon que pour une imprimante à jet d’encre. Une ou plusieurs cavités recevront des micro-cartouches, ce qui permet d’envisager les traitements chroniques, les tests longue durée, les campagnes de sevrages et soins d’accompagnement et d’assistance.

Enfin, les Patch E Labs seront des laboratoires de confiance, devant remplir les critères de sécurité suivant les trois axes : sanitaire, fonctionnel et communication.

 

Nota : nous avions préalablement nommé CyberPatella, ou bernique cyborg, ce type de néocapteur, c'était une référence qui nous avait sur le moment beaucoup amusé, mais il nous faut rester plus sérieux lorsque l'on aborde les domaines de l'E santé, ne pas perrdre de vue les objectifs humains. Et puis avec quelques années de réflexion, la notion de patch modernisé se muant en support d'un micro laboratoire est nettement plus pertinente.


 

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